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De Rerum Pergolesi, ad compositionis eius translationem

La chorale Scarlatti, nouvelle Acropole : never lost in translation !

Un intéressant dialogue dans le style de Platon sur le psaume Domine ad adjuvandum me de Pergolesi...


 

Texte du Motet de Pergolèse (1732, le compositeur avait 22 ans, c’est l’année pendant laquelle il devient maître de chapelle du prince de Stigliano, écuyer du Roi, à Naples) :


"Domine, ad adiuvandum me festina.

Sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum Amen.

Alleluia "

(Seigneur, hâte-toi de me secourir, comme il était au commencement, maintenant et toujours dans les siècles des siècles. Amen, Alleluia)




Claire (choriste) :

OK, ce sont bien les paroles de notre motet, mais d’où vient ce texte ?


François (professeur d’histoire du christianisme) :

Ce sont les paroles du psaume 70 selon la bible massoretique et les bibles protestantes, 69 selon les Septante et la Vulgate. C’est l’un des psaumes les plus présents dans la liturgie chrétienne, une supplication pour l’intervention divine. Ce psaume est chanté en entier à matines et le verset 1 est utilisé en antienne de tous les offices des heures monastiques. Pergolèse a écrit sur sa partition « festinas », mais c’est sans doute un lapsus calami. Normalement, c’est « festina » = "Hâte-toi !". « Festinas » change le sens du verset, et voudrait dire « Tu te hâtes », ce qui n’est pas la même chose…


Claire :

Oui, c’est ça, on est là, tous, une soixantaine de chanteurs, comme l’humanité toute entière qui implore Dieu… Faut y mettre toute notre énergie! François, j’ai encore besoin de toi ! ce texte n’était pas en latin, mais en hébreu à l’origine. Les « Septante » ont traduit de l’hébreu vers le grec… Mais qui a traduit du grec vers le latin ?

François :

La version latine de la bible est de saint Jerôme, c'est ce qu'on appelle depuis le 15e siècle la Vulgate.

Intéressant !

 

Sur le tableau ci-contre, de Bartolomeo Cavarozzi, on voit que les anges ont un peu soufflé la traduction à Saint Jérôme, never lost in translation !



NB : non dimentichiamo la celebre locuzione : traduttori = traditori (n.d.t.) Merci François.


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