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Concert à l'Hermitière

​Dimanche 02 octobre 2016, les voitures des choristes remplissent la petite place sur la butte du village de l'Hermitère. Notre chorale débarquait une fois de plus pour se produire en concert; et celui-ci n'était pas des moindres. Il s'agissait de l'inauguration de l'orgue expressif de l'église de la Très-Sainte Trinité à l'Hermitère (Orne). Bien qu'étant un petit village parmi tant d'autres, les autochtones comme des visiteurs ont apprécié se retrouver pour célébrer le retour à la vie de cet instrument remarquable qui prenait de la poussière depuis si longtemps et qui, enfin, grâce aux efforts de l'association 'Ombres et Lumières' a pu résonner de nouveau dans l'église. Mais d'abord, qu'est-ce qu'un orgue expressif?

Instrument très apprécié et utilisé jusqu'aux années soixante du siècle dernier, grâce à sa maniabilité, sa simplicité d'entretien et coût faible, caractéristiques qui le rendent plus attractif qu'un orgue classique à tuyaux. En effet l'orgue expressif - dit aussi harmonium - est un instrument à part entière : c'est à travers ses deux pédales, qu'on peut agir sur la pression de l'air et ainsi créer des nuances, soit des pianos, des forte, des crescendi, des decrescendi. À différence de l'orgue à tuyaux le son est produit d'une colonne d'air mise en vibration par les lamelles d'une série d'anches commandées par les touches du clavier. Il y a des jeux de 8', 4', 16' comme sur un clavecin ou sur un orgue à tuyaux.



Le programme était centré sur le XIX° siècle, époque de l'apogée de cet instrument: choeurs d'opéra, ...


Programme

1ère partie : orgue expressif seul

Lorenzo Cipriani, organiste

Auguste Durand Marche des Rogations

1830 - 1909 Prière

Richard Wagner Tannhäuser : Prélude

1813 - 1883

Louis-James Lefébure-Wély Grand boléro de concert

1817 – 1869


présentation de l'orgue par Guillaume Besnier

~

2e partie : orgue expressif et chœur

Ensemble Choral Scarlatti du CCI de Paris – direction Lorenzo Cipriani

Giuseppe Verdi Chi mai tra gl'inni e i plausi (Aïda)

1813 - 1901

Vincenzo Bellini Guerra guerra (Norma)

1801 - 1835

Giuseppe Verdi Coro di Zingari (Trovatore)

Giacomo Puccini Coro a bocca chiusa (Butterfly)

1858 - 1924

Gioacchino Rossini Dal tuo stellato soglio (Mosé in Egitto)

1792 - 1868 Tutto cangia (Guglielmo Tell)

~

3e partie : orgue expressif et chant solo

soprano : Timéa Cipriani

Giacomo Puccini Salve Regina

Camille Saint-Saëns Ave Maria

1835 - 1921

Gabriel Fauré En prière

1845 – 1924 Pie Jesu

Louis-James Lefébure-Wély O salutaris hostia

1817 - 1869




Au milieu du concert, le facteur d'orgue qui a restauré l'instrument nous a expliqué les principales opérations qu'il avait effectuées:



Malgré son âge, environ 100 ans, l’orgue expressif de l'église de la Très-Saint-Trinité de l’Hermitière est dans un bon état de conservation, il était donc intéressant d’envisager une remise en état qui permette de lui rendre toutes ses qualités sonores.

L’orgue expressif est un instrument à vent, deux pédales actionnées par les pieds sont reliées à deux pompes qui remplissent un réservoir d’air. Selon la quantité d'air produite (en pédalant plus ou moins vite) on peut créer des plans sonores très variés et expressifs, qui donnent le nom à l'instrument. Chaque touche du clavier actionne une soupape (clapet) qui, lorsque que l’on appuie laisse passer l’air dans une anche libre (lamelle semblable à l’harmonica ou à l’accordéon), la fait vibrer et produit un son.

L’intérêt de l’instrument de l’Hermitère est qu’il comporte plusieurs séries d’anches libres qui produisent des sons différents et lui donne sa richesse sonore. Les orgues expressifs, produits en quantité industriels entre 1850 et 1950 sont des instruments d’arts, conçus avec une très grande finesse. La plupart de ces instruments sont fabriqué sur le même principe. Tout un système de charnières permet d’accéder à chaque organe interne en peu de temps.

Les travaux ont consisté à un nettoyage complet, au traitement contre les vers qui apprécient particulièrement les bois tendres et les joints en peaux de moutons et en laine. Les fuites causées par les vers et aussi par l’usure des peaux ont été colmatées avec de la peau de mouton, qui est aussi beaucoup utilisée en facture d’orgues. Avant de colmater les fuites, une étape importante consiste à les trouver. Les sangles d’origines qui relient les pédales aux soufflets avaient déjà cassées et été remplacées par un musicien 'bricoleur' par des cordes. Les liens avec les sangles ont été refaits à neuf. Les feutres usés des mécanismes ont été remplacés. Les mécanismes en métal ont été traités et graissés. Les anches en cuivre ne sont pas abîmées, ce qui est assez rare dans les églises humides.

Les placages du « meuble » qui étaient très abîmés ont été restaurés par M. Vallée, ébéniste retraité de St Germain-de-la-Coudre.

Guillaume Besnier

Ceton, septembre 2016


Article de Pipou Presse, octobre2016


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